BROODTHAERS Marcel
(Saint-Gilles, Belgio 1924 - Colonia 1976)
Marcel Broodthaers [Le privilège de l'Art]
Luogo: Oxford
Editore: The Museum of Modern Art
Stampatore: senza indicazione dello stampatore
Anno: 1975 [aprile]
Legatura: brossura
Dimensioni: 15x21 cm.
Pagine: pp. 28 n.n. compresa la copertina
Descrizione: copertina illustrata con due riproduzioni di opere in bianco e nero con didascalie dell'artista. Opuscolo interamente illustrato con riproduzioni di opere in bianco e nero, 2 a colori e 1 in seppia. In seconda di copertina è stampata l'immagine di una rosa accompagnata dalla declinazione latina (rosa rosae... ecc.) e su tutte le pagine compaiono alternativamente le scritte «Defense de photographier» e «No photographs allowed».Impaginazione e design di Broodthaers. Con il testo «To be a straight thinker or not to be - To be blind», qui pubblicato per la prinma volta. Fotografie di Maria Gilissen. Catalogo originale della mostra (Oxford, Museum of Modern Art, 16 aprile - 1 giugno 1975).
Bibliografia: AA.VV., «Marcel Broodthaers», Paris, Editions du Jeu de Pomme – Réunion des musées nationaux, 1991: pag. 305; il testo di Broodthaers non compare in: Gloria Moure, «Marcel Broodthaers. Collected writings», Barcelona, Poligrafa, 2012
Prezzo: € 450ORDINA / ORDER
Il catalogo è lo stesso della mostra di due mesi prima a Berlino «Invitation pour une exposition bourgeoise» (Berlino, Nationalgalerie, 25 febbraio - 6 aprile 1975), ribattezzata «Le privilège de l'Art». Le uniche differenze sono la menzione in copertina: “Museum of Modern Art Oxford”, la sostituzione del testo introduttivo di Karl Ruhrberg e Wieland Schmied con la sola scritta «No photographs allowed» in un riquadro grigio, l'aggiunta di una immagine seppiata, alcune lievi modifiche alla nota bio-bibliografica e infine la sostituzione del testo dell'artista «Das Wort Film?» con un altro diverso: «To be a straight thinker or not to be - To be blind». Da notare che entrambi i titoli della mostra compaiono solamente sugli inviti ma non sul catalogo.

Durante la mostra vengono proiettati tre film: «Berlin oder Ein Traum mit Sahne» (film presentato alla mostra di Berlino due mesi prima), «Un film de Charles Baudelaire», e «Figures of Wax (Geremy Bentham)».

Testo nell'originale francese, inedito: "Etre bien pensant ou ne pas être. Etre aveugle. Qu'est-ce que l’Art? Depuis le XIXe siècle, la question est sans cesse posée tant à l’artiste, qu’au directeur de Musée, qu’à l’amateur. En fait, je ne crois pas qu’il soit légitime de définir l’Art et de considérer la question sérieusement, sinon au travers d’une constante, à savoir la transformation de l’Art en marchandise. Ce processus s'accélère de nos jours au point qu'il y a superposition des valeurs artistiques et commerciales. S’il s’agit du phénomène de réification, l’Art serait une représentation singulière de ce phénomène, une forme de tautologie. Il se justifierait alors comme affirmation et du même coup y puiserait une existence nouvelle. Mais cette utilité de l’Art reste à prouver et la valeur d'une telle définition. En fait, il est certain que le commentaire sur l’Art suit le mouvement économique. Il nous paraît incertain que ce commentaire puisse être politique. Prisonnier de ses fantasmes et de son usage magique, l’Art orne nos murs bourgeois comme signe de puissance – il accompagne les péripéties de notre histoire comme un jeu d'ombres artistiques, l’on s’en doute. A lire tout ce qui s’écrit de byzantin sur le sujet, on pense au sexe des anges, à Rabelais et aux débats en Sorbonne. Actuellement «Tel Quel » et les recherches linguistiques intempestives se confondent dans une même glose que ses auteurs voudraient critique. Art et littérature… des faces de la lune, laquelle est cachée? Que de nuages et d’images éphémères… Je n’ai rien, rien découvert, pas même l’Amérique. Je fais le choix de considérer l’Art comme un travail inutile, apolitique et peu moral. Une ignoble inspiration me poussant, je ne cacherai pas que si les torts sont de mon côté, j’en éprouverai une sorte de jouissance. Jouissance coupable puisqu’elle dépendrait des victimes – ceux qui ont cru que j’avais raison. Monsieur de La Palice est de mes clients. Il aime les nouveautés. Lui qui fait rire les autres prend prétexte de mon alphabet pour rire à son tour. Mon alphabet est peint. Tout cela est obscur, les lecteurs sont invités à entrer dans cette nuit pour y lire une théorie ou éprouver des sentiments fraternels, ceux-là unissent les hommes et particulièrement les aveugles".