MARINETTI Filippo Tommaso
[Filippo Achille Emilio Marinetti] (Alessandria d'Egitto 1876 - Bellagio 1944)
Gabriele d'Annunzio intime
Luogo: Milano
Editore: Edizioni del Giornale Verde e Azzurro, "Serie B n° 4 - Le Nostre Celebrità"
Stampatore: Stabilimento Tipografico A. Piazza - Milano
Anno: s.d. [aprile/maggio 1903]
Legatura: brossura
Dimensioni: 18x17 cm.
Pagine: pp. 29 (3)
Descrizione: copertina illustrata con un disegno a colori di Enrico Sacchetti (caricatura di Gabriele D'Annunzio). Marinetti ritrae il D'Annunzio mondano, squisitamente snob, mettendo in rilievo la sua capacità di sedurre e affascinare il pubblico borghese con atteggiamenti lontani dal senso comune, improntati a una eleganza sapientemente costruita. Esemplare in ottime condizioni di conservazione. Secondo libro di Marinetti, pubblicato un anno dopo «La Conquête des Etoiles». Prima edizione in volume.
Bibliografia: Claudia Salaris, «Filippo Tommaso Marinetti», Scandicci, La Nuova Italia, 1988; pag. 44
Prezzo: € 250ORDINA / ORDER
Titolo in copertina: «D'Annunzio intimo». Il testo era precedentemente apparso sulla rivista LA VOGUE, n. IV, 15 giugno 1900, poi riveduto e ampliato in VERDE E AZZURRO, Anno I n. 1, Milano, 19 aprile 1903.

"Il s'était persuadé d'autre part, que pour garder intacte et sauve sa réputation d'artiste, il faut donner de temps à autre, des phrases, des poses et des gestes excentriques et inattendus en pâture à la curiosité vorace du gros public. Oh ! pourra-t-on jamais énumerer tous les canards, toutes les carottes et tous les crapauds élégants que l'auteur du «Feu» fit avaler aux innombrables microcéphales qui l'applaudissent sans le comprendre, la bouche bée, sous le monocle?.., [...] Ce sont là des légendes!... [...] D'ailleurs, après tout, si ca l'amuse?... et si les bourgeois le gobent?... Il peut bien s'affubler à sa guise d'une éblouissante étole d'or, et travailler sur la terrasse de sa villa La Capponcina, débout devant un lutrin gothique entre deux grands encensoirs qui fument dans les roseurs de l'aurore! Après tout, si ca l'amuse?... Qu'en donnant à diner à Madame La Duse et à son éditeur M. Emile Trêves, dans un salon tout tapissé de vrais pétales de roses, il se reserve pour lui seul, un trône superbe horné d' un baldaquin... c'est bien son droit!... Mais il y a mieux encore!... A Viareggio, Gabriele D'Annunzio se plait a prendre un royal bain de mer, tout nu, en chevauchant à cru, son beau saure Fiammetta. On ajoute qu'une très illustre actrice, grande amie du poète, l'attend sur la plage, en soulevant entre ses bras ouverts un grand manteau de pourpre, pour envelopper le corps ruisselant de ce nouveau roi barbare!... Est-ce vrai?.... Mon Dieu, à qui se fier?.... Voila que de très jolies dames milanaises me parlent avec des moues pincées et des soupirs, d'un certain oreiller de pourpre que le poète fait prédisposer dans les alcôves de ses magnifiques préférées!... Faut-il y croire? Après tout, si cela l'amuse?... et surtout, si cela fait plaisir à ces dames?... Je loue donc sans limites Gabriele D'Annunzio d'avoir ensorcelé par son art les intelligences de son siècle, et d'avoir turlupiné à miracle le bourgeois de Flaubert par de merveilleuses fumisteries. Que son génie infatigable séduise enfin par un grand chef d'oeuvre pur la Gloire immortelle et sacrée qui plane sur l'Espace et sur le Temps!" (pp. 27-29).